Ernest Nelson (devant)
Avec la permission de Donald Jenkins pour la famille Nelson.
Partir outre-mer
Originaire d'Orillia (Ontario), Ernest Nelson s'est enrôlé en octobre 1916 dans le 157e Bataillon. Pour lui comme pour des milliers de compatriotes, ce geste s'est avéré lourd de conséquences, marquant le début d'une expérience qui, bien souvent, allait changer leur perspective de la vie. Comme de nombreux soldats, Ernest Nelson a conservé dans un journal personnel ses impressions et ses pensées sur son service dans le Corps expéditionnaire canadien. Les premières pages du journal personnel d'Ernest Nelson, qui décrivent son cheminement du bureau de recrutement jusqu'au camp d'entraînement de Witley (Angleterre), sont rédigées dans le ton optimiste des recrues qui n'ont pas encore connu le combat et la vie de tranchées.
Ernest Nelson ne fut pas le seul soldat optimiste du Corps expéditionnaire canadien. Loin du front, les recrues ne se faisaient pas une représentation très exacte de ce qu'ils allaient y trouver. Les soldats du Corps expéditionnaire n'étaient pas des militaires expérimentés mais plutôt, dans la majorité des cas, des jeunes hommes en quête d'aventure, attisés par le patriotisme ambiant ou encouragés par l'assurance d'un revenu stable. Peu d'entre eux pensaient à ce qui les attendait outre-mer.
La carrière militaire d'Ernest Nelson
Le journal personnel d'Ernest Nelson relate, avec l'optimisme des recrues qui n'ont jamais connu la vie des tranchées, son cheminement du bureau de recrutement dans la ville d'Orillia (Ontario) jusqu'à son arrivée au camp de Witley (Angleterre). Il parle des réjouissances publiques organisées par la communauté pour saluer le départ des recrues locales vers l'Europe. Il raconte son voyage en train à travers l'Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick, mentionnant toujours l'enthousiasme des foules pour les nouvelles recrues : en 1916, au moment de l'enrôlement de Nelson, les civils sur le front domestique ne reçoivent pas des autorités militaires une image très exacte des événements de la guerre, un geste volontaire posé pour continuer à assurer l'appui public de l'effort de guerre.
Nelson décrit également son embarquement sur le S.S. Cameronia et la vie à bord du navire. Les dernières pages sélectionnées du journal de Nelson parlent de son arrivée en Angleterre et de ses premiers jours en Europe, passés à un camp d'entraînement britannique et à la vie quotidienne qu'y menaient les soldats canadiens.
Avec la permission de monsieur Donald Jenkins pour la famille Nelson. Bibliothèque et Archives Canada. MG30 E 459, journal du 01/10/1916 au 08/12/1916
Extrait du journal personnel du soldat Ernest Nelson rédigé au cours de son service militaire, 1916-1918
Cet extrait du journal personnel d’Ernest Nelson raconte son expérience militaire du bureau de recrutement jusqu’à son arrivée en Angleterre.
Bibliothèque et Archives Canada, PA-022731
Convoi transportant le Corps expéditionnaire canadien vers la Grande-Bretagne, 8 octobre 1914
Cette photographie montre un convoi de navires emportant les soldats du premier contingent canadien vers l’Europe. La méthode du convoi, c’est-à-dire un ensemble de navires voyageant ensemble sous escorte, permet d’emporter les hommes, l’équipement et le ravitaillement, tout en assurant une défense plus efficace contre les sous-marins allemands. Ce convoi précède celui où se trouvait Ernest Nelson mais le principe du transport en convois est resté le même jusqu’à la fin de la guerre.
Bibliothèque et Archives Canada, PA-022742
Défilé religieux à bord du S.S. Franconia, octobre 1914
Cette photographie illustre une activité régulière sur les navires en route vers l’Europe, soit le service religieux, auquel sont tenus de participer les soldats à bord. Ernest Nelson mentionne cette activité sur le S.S. Cameronia dans son journal personnel.
Bibliothèque et Archives Canada, PA-005495
Camp de Witley : Exercice physique
Arrivés en Angleterre, les soldats canadiens sont envoyés dans des camps d’entraînement britanniques pendant quelques semaines avant d’être dirigés vers le front. Le soldat Ernest Nelson est envoyé au camp de Witley. Il parle de l’exercice quotidien dans son journal personnel.
Bibliothèque et Archives Canada, PA-005547
Cantine de Witley
Une des plaintes les plus fréquentes des soldats dans leurs récits de guerre concerne la qualité et la quantité de la nourriture qui leur est fournie dans les forces armées. La présence de cantines payantes permet aux soldats de suppléer à leurs rations. Ernest Nelson mentionne la cantine du camp de Witley dans son journal personnel.
Le recrutement
Au début de la Première Guerre mondiale, un vent de patriotisme souffle sur tout le Canada : nombreux étaient les Canadiens qui croyaient en leur devoir de s'enrôler dans le Corps expéditionnaire canadien. Ayant peu de bagage militaire, la plupart des Canadiens n'avaient jamais participé à un conflit armé. Pour plusieurs citoyens, s'enrôler dans le Corps expéditionnaire canadien représentait un devoir à la mère patrie; pour d'autres, il s'agissait d'un salaire régulier, d'une grande aventure ou encore d'une façon de tester son courage et sa fibre morale.
Les premiers contingents du Corps expéditionnaire se sont formés en temps record. Toutefois, le premier élan d'enthousiasme passé, le mouvement des enrôlements se mit à fléchir. Les autorités militaires ont dû avoir recours à toutes sortes de méthodes pour continuer à nourrir les bureaux de recrutement, à partir d'un bassin de recrues potentielles toujours en diminution. Le recrutement de soldats canadiens s'est culminé par le service militaire obligatoire, une mesure que le gouvernement Borden a imposée en 1917, au grand mécontentement de plusieurs, en revenant sur des promesses antérieures.
Bibliothèque et Archives Canada, PA-C-029568
Enrôlements : D’autres s’en viennent ! Serez-vous du nombre ?
Cette affiche de recrutement fait appel au sentiment de solidarité des Canadiens, les encourageant à rejoindre leurs compatriotes sur le front. L’affiche fait aussi allusion à la possibilité de devenir un héros et à la place que les soldats canadiens prendront dans l’histoire.
Bibliothèque et Archives Canada. RG9 III-D-1, vol. 4774, Mobilization of First Contingent
Ordres de la Milice sur la mobilisation pour service outre-mer, 17 août 1914
Dès le 17 août 1914, le ministère de la Milice lance des ordres de mobilisation pour le service outre-mer. Les ordres de la Milice décrivent les détails et les conditions de l’enrôlement.
Bibliothèque et Archives Canada, The Ottawa Citizen, 28 juin 1915, p. 2.
Article de recrutement intitulé "Col. Herridge’s Strong Appeal for Recruits" publié dans le journal The Ottawa Citizen, 28 juin 1915
Cet article de recrutement démontre bien le type de valeurs véhiculées par les autorités militaires et l’importance attribuée à l’enrôlement et à l’exercice du devoir patriotique.
Bibliothèque et Archives Canada, C-095381
"Nous défendrons le précieux joyau de la liberté"
Partir outre-mer
Le départ des troupes du Corps expéditionnaire canadien en Europe a nécessité non seulement l'envoi de plusieurs milliers d'individus mais aussi la création d'une structure organisationnelle pour leur fournir uniformes, armes, équipement, nourriture, abris, soins médicaux, installations sanitaires et transport sur place.
Bibliothèque et Archives Canada, RG9 II-B-3, vol. 80, 155th to 163rd battalions
Liste d’embarquement du Corps expéditionnaire canadien
Les listes d’embarquement comprennent le nom, le rang, l’unité, le nom de la personne-ressource, son adresse, le lieu de naissance du soldat, ainsi que le lieu et la date de son enrôlement. Conservées à Bibliothèque et Archives Canada, ces listes sont organisées par unités et s’avèrent un précieux outil pour ceux qui cherchent à retracer des soldats du Corps expéditionnaire canadien ou leurs familles.
Bibliothèque et Archives Canada. RG9 III-D-1, vol. 4774, Embarquement
Rapport indiquant le nombres d’individus et de chevaux transportés sur certains navires du premier contingent, 1914
Ce rapport démontre la quantité de soldats, d’officiers et de chevaux du Corps expéditionnaire canadien qui se sont embarqués pour l’Europe dans le premier contingent.
RG9 III-D-1, vol. 4774, Embarquement
Rapport détaillé sur le nombre d’individus, d’équipement et de ravitaillement transportés par les navires du premier contingent, entre le 26 et le 30 septembre 1914
Les chiffres inscrits dans la colonne « Cargo » de ce rapport démontrent clairement le fardeau organisationnel et économique d’envoyer une force armée outre-mer.