
Le Dr Anderson Ruffin Abbott
(1837-1913)
Fils de réfugiés, Abbott devint le premier médecin noir né au Canada en 1861. Il se porta volontaire en 1863 pour travailler comme chirurgien dans l'Armée américaine pendant la guerre de Sécession.
Source : Fonds Daniel G. Hill,
avec l'autorisation de Metro Toronto Library Board, PA-207777
Exposition commémorative
À l'invitation du Centre d'éducation J'Nikira Dinqinesh, Bibliothèque et Archives Canada, ont souligné en 2001 le 150e anniversaire de la fondation de la Société antiesclavagiste du Canada en 1851, en présentant cette exposition.
Ce site Web reproduit tous les dessins, des manuscrits originaux, des livres, et des cartes utilisés dans cette exposition. Ces archives racontent l'histoire des Noirs, plus de 30 000, qui ont quitté les États-Unis pour le Canada.
L'esclavage au Canada
L'esclavage commença à perdre de l'ampleur dès 1793, lorsque, sous la direction du lieutenant-gouverneur John Graves Simcoe, le Parlement du Haut-Canada (maintenant Ontario) adopta une loi interdisant d'amener une personne dans la colonie pour la réduire en esclavage. L'esclavage prit donc fin officiellement au Canada en 1834, après que le Parlement britannique eut voté une loi abolissant cette institution dans tout l'Empire.
Le mouvement anti-esclavagiste
La Société antiesclavagiste du Canada fut la dernière de plusieurs organisations semblables à exister au Canada. Ces sociétés faisaient partie d'un mouvement abolitionniste international soutenu par les principaux leaders moraux de l'époque en Grande-Bretagne, en Europe et aux États-Unis.
La Société antiesclavagiste du Canada fut fondée le 26 février 1851, à Toronto, par l'honorable George Brown et sa famille et des associés. Le but de la Société était de promouvoir l'abolition globale de l'esclavage. Le président de la Société était le révérend Michael Willis, directeur du collège Knox et sénateur de l'Université de Toronto.
Le mouvement antiesclavagiste comptait également des représentants de la communauté des réfugiés du « chemin de fer clandestin », des intellectuels et orateurs américains.
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Les abolitionnistes au Canada
Alexander Milton Ross (sans date)
Le docteur Alexander Milton Ross (décédé en 1897) était un important activiste antiesclavagiste canadien, qui se rendit dans le sud des États-Unis pour aider les personnes réduites en esclavage à s'enfuir.
Source : Wilbur H. Siebert, The Underground Railroad from Slavery to Freedom, The Macmillan Company, 1898.
Harriet Tubman (sans date)
Installée à St. Catharines (Ontario), Harriet Tubman (1820-1913) était la « conductrice » la mieux connue du « chemin de fer clandestin » dans les années 1850. Elle retourna aux États-Unis peu avant le début de la guerre de Sécession, pour y servir la cause de l'Union.
Source : Wilbur H. Siebert, The Underground Railroad from Slavery to Freedom, The Macmillan Company, 1898.
Le révérend William King, (sans date)
Le révérend William King (1812-1895), ministre de l'Église presbytérienne du Canada et fondateur de la colonie d'Elgin en 1849, était reconnu comme l'un des principaux dirigeants du mouvement antiesclavagiste au Canada.
Source : Fonds Daniel G. Hill PA-207774
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Journaux
The Globe
Le journal The Globe, édité par George Brown et publié à Toronto, fournissait des renseignements sur les mouvements antiesclavagistes aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans les colonies de l'Amérique du Nord britannique. Le Globe fut l'un des principaux défenseurs du mouvement antiesclavagiste canadien.
Source : MG24-B40, R2634-0-9-E
Voice of the Fugitive
Journal canadien encourageant le mouvement antiesclavagiste.
NJ.FM.714 (microforme)
Source : OCLC 13171519
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Traité Webster-Ashburton (1842)
Traité entre Sa Majesté et les États-Unis d'Amérique, Washington, 9 août 1842
Par ce traité, aussi connu sous le nom de traité Webster-Ashburton, la Grande-Bretagne et les États-Unis tentaient d'éliminer la traite d'esclaves de l'Afrique vers l'Amérique du Nord.
Source : Fonds Daniel G. Hill, MG 31 H 155, vol. 26, file 11
La Société antiesclavagiste du Canada
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Membres fondateurs
Le révérend Michael Willis, D.Th., vers 1860
Le révérend Michael Willis (1799-1879), directeur du collège Knox et plus tard modérateur de l'Église presbytérienne du Canada, fut le premier président de la Société antiesclavagiste du Canada.
Source : Fonds C.S. Ogden, C-007576
George Brown, vers 1862
En tant qu'éditeur du journal The Globe, George Brown (1818-1880) défendait vigoureusement le mouvement antiesclavagiste en Ontario. Il fut aussi un membre actif de la Société antiesclavagiste du Canada et devint plus tard l'un des Pères de la Confédération.
Source : William Ellisson/Library and Archives Canada/C-008359
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Constitution de la Société
Constitution et statuts de la Société antiesclavagiste du Canada, 1851
Cette société, fondée à Toronto le 26 février 1851, a joué un rôle important dans le mouvement antiesclavagiste au Canada. Les membres de cette société provenaient de diverses catégories de la population canadienne; le mouvement antiesclavagiste comptait aussi dans ses rangs des réfugiés récemment arrivés des États-Unis.
Source : OCLC 499343193




Les premiers établissements
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Nouvelle-Écosse
Liste des effectifs de la compagnie du colonel Stephen Blucke, Birchtown, comté de Shelburne, une colonie noire en Nouvelle-Écosse, 1784
Birchtown est l'une des nombreuses communautés noires formées en Nouvelle-Écosse entre 1782 et 1784 par des Afro-américains restés fidèles aux Britanniques pendant la Révolution américaine. Cependant, à cause de l'hostilité et des conditions difficiles, près de la moitié des habitants de Birchtown partirent en 1792 pour la Sierra Leone, en Afrique occidentale.
Source : Shelburne historical records collection MG 9 B 9-14, vol. 1, file 3, p. 108-109
« Un Noir » [Traduction], Nouvelle-Écosse, vers 1845
Portrait en pied d'un Néo-Écossais d'origine africaine tenant un chapeau dans une main et une branche dans l'autre, attribué à Lady Falkland, dont l'époux était alors gouverneur de la Nouvelle-Écosse. Environ 3 000 Noirs immigrèrent en Nouvelle-Écosse pendant et après la Révolution américaine et 2 000 après la guerre de 1812.
Source : Viscountess Falkland Album R14203-0-1-E
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Nouveau-Brunswick
Une carte de la grande rivière Saint-Jean et des eaux [...] [Traduction], Londres, 1788
La « colonie noire » mentionnée sur cette carte de la colonisation le long de la rivière Saint-Jean rappelle qu'environ 3 000 Loyalistes arrivés dans les colonies atlantiques pendant et après la Révolution américaine étaient d'origine africaine.
Source : NMC-000254
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Haut-Canada (Ontario)
John Graves Simcoe, vers 1893
En 1793, sous l'administration de John Graves Simcoe (1752-1806), lieutenant-gouverneur du Haut-Canada (Ontario), on déposa un projet de loi visant à restreindre progressivement l'esclavage dans le Haut-Canada.
Source : Acc. No. 1991-30-3
Permis d'occupation, York, Haut-Canada (Toronto, Ontario), 13 mars 1824
Cession de terrain à Robert Jupiter, vétéran d'une unité de milice noire du Haut-Canada, le 13 mars 1824. Des membres de la communauté noire prirent une part active à la défense du Canada durant la guerre de 1812.
Source : British Military and Naval records "C" Series. RG 8 série I, vol. 1702, bobine C-3839, p. 242
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Bas-Canada (Québec)
Requête et pétition de James Frazer, Montréal, 13 mars 1798
James Frazer, un Loyaliste, protesta contre le fait que « l'honorable Cour de Montréal était sur le point d'affranchir tous les Noirs de leur propriétaire ». Cette opposition à l'affranchissement de personnes réduites en esclavage démontre que certains Canadiens approuvaient l'esclavage.
Source : Secrétaire civil et provincial, Bas-Canada. Série S, 1760-1840, RG 4 A 1, vol. 66, bobine C-3011, p. 21153-21154
Canadian Minuets, vers 1807
Des musiciens noirs étaient présents à un bal qui eut lieu dans le Bas-Canada vers 1807.
Source : W.H. Coverdale Collection, Acc. No. 1970-188-1474 C-041232
Les communautés noires au Canada
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Lettre en provenance de Baltimore, 1830
Lettre en provenance de Baltimore, 1830
Lettre d'introduction à l'intention de John Deaver, un délégué du « peuple de couleur affranchi » de Baltimore, pour s'informer des conditions de vie dans le Haut-Canada, dans le but de s'y établir.
Source : Fonds Civil Secretary's correspondence, RG 5 A 1, vol. 100, p. 56286 105208
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Pétition contre les communautés noires, 1849
Pétition, Sandwich (Ontario), page 1, le 19 février 1849
Pétition contre le projet du Synode presbytérien d'accueillir des « gens de couleur » dans plusieurs cantons du sud de l'Ontario.
Source : Fonds William King, MG 24 J 14, article 698-699 101149
Pétition, page 2, le 19 février 1849
Pétition, page 2
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La colonie d'Elgin
Brochure sur la colonie d'Elgin, 1860, page 1
Source : William King, Fugitive Slaves in Canada: Elgin Settlement, 1860 101149
Brochure sur la colonie d'Elgin, 1860, page 2
Plan de la colonie d'Elgin, vers 1860
La communauté organisée d'Elgin (à Buxton, Ontario) fut fondée par le révérend William King en 1849. Elle démontra aux esclavagistes que les gens d'origine africaine pouvaient prospérer hors des chaînes de l'esclavage.
Source : Fonds William King
MG 24 J 14, article 644 101149
Certificat d'actions, Londres, 13 février 1860
Des fonds furent aussi recueillis en Angleterre pour soutenir des institutions telles que des écoles et des églises dans la colonie d'Elgin, au Canada-Ouest (Ontario).
Source : Fonds William King
MG 24 J 14, article 846 617127
Esclaves fugitifs au Canada [Traduction], 1860
Ces affiches démontrent le rôle important qu'ont joué les réfugiés et le clergé, notamment le révérend William King, qui a travaillé, dans l'intérêt du mouvement antiesclavagiste canadien, avec des abolitionnistes en Angleterre, en Irlande et en Écosse.
Esclaves fugitifs au Canada (La communauté organisée d'Elgin) [Traduction], 1859
Affiche pour une réunion publique tenue en Écosse. Affiche datée du 29 novembre 1859.
Fonds William King, MG 24 J 14, p. 860 et p. 863
Source: 617127
Réfugiés et esclaves
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Sortir de l'esclavage
Carte du « chemin de fer clandestin », vers les années 1850
Le « chemin de fer clandestin » est une métaphore illustrant le réseau secret et multiracial d'abolitionnistes présents des deux côtés de la frontière, qui aidèrent les réfugiés à s'enfuir des États-Unis.
Source : Wilbur H. Siebert, The Underground Railroad from Slavery to Freedom, The Macmillan Company, 1898.
Timbre de Josiah Henson, 1983
Josiah Henson (1789-1883) est représenté sur ce timbre, émis par Postes Canada en 1983 pour honorer la mémoire de ce leader et « conducteur » du « chemin de fer clandestin ». Les années de jeunesse de Henson sont généralement considérées comme l'inspiration du populaire livre antiesclavagiste d'Harriet Beecher Stowe, La case de l'oncle Tom.
Droit d'auteur: Société canadienne des postes 2218850
Entrefilet sur l'évasion d'une personne réduite en esclavage, 1781.
Source : Gazette de Québec, le 24 août 1781. 126111
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Livres et pétition concernant les réfugiés
Uncle Tom's Cabin, 1853
Cet ouvrage populaire d'Harriet Beecher Stowe eut une influence considérable sur le développement du mouvement antiesclavagiste au Canada. Le docteur Alexander Milton Ross écrivit plus tard au sujet de ce livre : « Il suscita la sympathie de tout lecteur de bon sens en faveur des opprimés. Cela devint pour moi un impératif; une telle conviction prit possession de mon esprit qu'aider l'opprimé à atteindre la liberté devint pour moi un devoir. »
Source : Harriet Beecher Stowe, Uncle Tom's Cabin, Toronto, 1853
Mémoire à la reine Victoria, Ancaster, Haut-Canada (sans date)
Dans les années précédant la guerre de Sécession, plusieurs plaintes furent déposées au tribunal par des citoyens américains qui réclamaient, à titre de propriété, des réfugiés qui avaient fui au Canada. Ce mémoire adressé à la reine Victoria, intitulé « Les habitants de couleur du Haut-Canada », s'opposait au retour des réfugiés aux États-Unis. Source : 125540, RG 5 B 3, vol. 12, item 1553
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(marché aux esclaves), Charleston, (Caroline du Sud), 4 mars 1833
Le pays des hommes libres et la patrie des braves. (Marché aux esclaves) [Traduction], Charleston, (Caroline du Sud), 4 mars 1833
Aquarelle représentant un marché aux esclaves, par Henry Byam Martin, officier britannique voyageant à travers le Canada et les États-Unis.
Source : 2833438
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Acte de vente de l'esclave au Québec, 1778
Acte de vente de l'esclave mulâtre nommée Isabella ou Bell, par Georges Hipps, à l'honorable Hector-Théophilus Cramahé, 1778
Québec, greffe du notaire Joseph-Antoine Panet, le 14 novembre 1778, MG 8 A 23, vol. 111, 4 p. (transcription)
Source : 3081152
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Art et musique
"Song of the Free"
Chant en 8 couplets décrivant un esclave fuyant vers le Canada.
Source : OCLC 1007253777
Artiste : Caroline Bucknall Estcourt
La bonne « femme de couleur » qui vivait près de nous, à Lundy's Lane, et qui a soigné chez elle un Noir malade qu'on avait expulsé parce qu'il ne pouvait payer son logement. [Traduction].
Source: No d'acquisition 1950-29-64 / c093963k2894992
La guerre de Sécession (1861-1865)
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Recruteurs et soldats
Mary Ann Camberton (Cary) Shadd (sans date)
Éducatrice, abolitionniste, auteure, éditrice et journaliste, Mary Ann Shadd (1823-1893) devint leader et porte-parole des réfugiés qui avaient quitté les États-Unis pour le Haut-Canada après l'adoption du Fugitive Slave Act de 1850. En 1852, elle publia A Plea for Emigration pour encourager les Noirs américains à émigrer au Canada. Elle serait la première femme au Canada à avoir publié un journal, le Provincial Freeman. Durant la guerre de Sécession, elle recruta des volontaires pour l'Armée américaine.
Source : 3191895
Abraham W. Shadd, vers 1865
Abraham W. Shadd, un leader du groupe de réfugiés établis près de Chatham (Ontario), servit dans la 24e milice du Kent et s'engagea dans l'Armée américaine à Détroit en août 1863. Il servit dans le 55e régiment du Massachusetts et fut plus tard capitaine du 104e régiment des troupes de couleur.
Source : Fonds Daniel G. Hill, 102767
Osborne Perry Anderson (sans date)
Né à West Fallowfield (Pennsylvanie), Osborne Perry Anderson (1839-1872) était imprimeur au journal Provincial Freeman. Il vivait à Chatham (Ontario) au moment où l'abolitionniste américain John Brown y arriva en 1858. Anderson prit part au raid manqué de Brown à Harpers Ferry en 1859, puis revint au Canada. Durant la guerre de Sécession, il fut sous-officier dans l'Armée américaine. Il mourut à Washington DC.
Source : Fonds Daniel G. Hill PA-207775
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Affiche, affectation militaire, discours
Affiche de recrutement, 1861
L'honorable Arthur Rankin (1816-1893) était colonel dans la Milice et député provincial. En juillet 1861, il se porta volontaire pour lever un régiment de lanciers canadiens qui servirait dans l'Armée américaine durant la guerre de Sécession. En septembre, le mandat fut donné de lever ce régiment et l'Armée américaine en confia la charge à Rankin. Il fut cependant arrêté à Toronto en octobre pour violation de la Loi sur l'enrôlement à l'étranger. Il dut alors démissionner et le régiment des lanciers fut dissous en 1862.
Source : MG 26 A, vol. 297, reel C-1693, p. 136065, 513926
Une affectation militaire dans l'armée nordiste, 1862
Nomination de Samuel Saint-Onge Chapleau (1839-1921) au grade de second lieutenant dans l'Armée américaine en 1862. Chapleau naquit à Syracuse, dans l'État de New York, et fut élevé à Terrebonne, au nord de Montréal. Au début de la guerre de Sécession, il s'enrôla dans l'Armée américaine; il atteignit finalement le grade de major. Il revint au Canada en 1871 et intégra la fonction publique à Ottawa en 1873. Il fut inhumé au cimetière d'Arlington.
Source : MG 30 E 309, vol. 1. 160153
Discours de George Brown, 3 février 1863
George Brown prononça un discours sur la guerre de Sécession et l'esclavage lors de l'une des dernières réunions de la Société antiesclavagiste du Canada.
Source : 104699
Liens connexes
L'histoire des noirs au Canada
Loyalistes
Sous une étoile du Nord (sept collections qui documentent le vécu des Afro-Canadiens)