Carte de la Nouvelle-France de Samuel de Champlain
CA ANC NMC-51970
La découverte des territoires de la Nouvelle-France se fait en plusieurs étapes : Terre-Neuve et les îles, les côtes acadiennes et les affluents du Saint-Laurent sont bien connus dès le XVIe siècle avec les voyages de Giovanni da Verrazzano et de Jacques Cartier. Puis, à partir de Québec et de Montréal, Samuel de Champlain remonte la rivière des Outaouais jusqu’aux Grands Lacs. Les explorations prennent de l’essor avec les premières installations durables. Mais c’est l’ouest qui attire : Étienne Brûlé atteint le lac Supérieur au début des années 1620, Jean Nicollet le lac Michigan en 1634 après avoir vécu de nombreuses années parmi les Amérindiens. En 1647, le père de Quen remonte la rivière Saguenay jusqu’au lac Saint-Jean. Une seconde vague d’exploration a lieu dans la deuxième moitié du XVIIe siècle avec Daniel Greysolon Dulhut, Médard Chouart Des Groseilliers et Pierre Esprit Radisson, Jacques Marquette et Louis Jolliet, et René-Robert Cavelier de La Salle. Au XVIIIe siècle, la famille La Vérendrye atteint les grandes plaines de l’ouest. Au fil des voyages, les cartes deviennent plus précises : certains voyageurs comme Louis Lom d’Ace de Lahontan ou Pierre-François-Xavier de Charlevoix évoquent la faune et la flore rencontrées ainsi que les mœurs des différentes nations amérindiennes. Les objectifs de l’exploration sont multiples : découverte de la mer de l’Ouest, commerce des fourrures, conversion des Amérindiens, recherche des minerais. L’administration royale n’a pas toujours soutenu les entreprises hardies et difficiles de ces explorateurs. Les voyages ont permis en un siècle et demi de découvrir un immense territoire.
Compilation cartographique
Transcription cartographique
FR CHAN Marine 6 JJ 75 portefeuille III
Avocat parisien, poète et dramaturge, Marc Lescarbot accompagne en 1606 l'un de ses clients, Jean de Biencourt de Poutrincourt, en Acadie. Curieux du pays qu'il découvre et parcourt, il livre ses impressions dans son Histoire de la Nouvelle-France (1609), où il rapporte également les découvertes des deux grands explorateurs, Jacques Cartier et Samuel de Champlain. C'est en dépouillant l'ouvrage de Lescarbot, mais aussi d'autres relations imprimées ou manuscrites, qu'au XVIIIe siècle le géographe Guillaume Delisle prépare la version finale de sa Carte du Canada ou de la Nouvelle-France et des découvertes qui y ont été faites.
Compilation cartographique Document 1Version PDF 3.73 Mb
Cartographie des découvertes
L'Amérique septentrionale est cartographiée, dans un premier temps, par des géographes de cabinet qui, loin du terrain, essaient de réunir les informations disponibles en Europe. Ils sont souvent tentés de concilier frontières politiques et frontières naturelles, les unes étant généralement aussi imaginaires que les autres. Peu à peu, la création de la fonction de géographe du roi les amène à collecter des informations plus sûres à partir de mémoires et rapports de voyage des explorateurs. Ces nouvelles cartes servent de guides, malgré leurs inexactitudes, et entretiennent les espérances coloniales. Cependant, les noms donnés aux lieux aperçus témoignent davantage de la recherche ou de la confirmation du patronage royal que de la réalité géographique. Bien que Samuel de Champlain, les missionnaires, les coureurs de bois et d'autres explorateurs aient représenté les Grands Lacs et le centre du continent depuis 1616, il faut attendre l'œuvre du cartographe royal Guillaume Delisle, en 1703, pour avoir une description plus exacte de l'est de l'Amérique du Nord. À l'ouest, la connaissance de la côte du Pacifique fait des progrès à la suite des explorations espagnoles et russes de la première moitié du XVIIIe siècle. Toutefois, les voyages de Vitus Béring ne sont pas pris en compte avant les années 1750 et la représentation du détroit entre l'Asie et l'Amérique reste imprécise. On croit encore en une vaste mer de l'Ouest et en un passage du Nord-Ouest qui serait navigable. Dans l'ensemble, les cartes définissent l'espace connu par les explorateurs européens, lui confèrent une réalité et anticipent les futures conquêtes.

Partie occidentale du Canada ou de la Nouvelle France

Carte du Canada ou de la Nouvelle-France et des découvertes qui y ont été faites

Carte des nouvelles découvertes au nord de la mer du Sud
Les colonies d'Amérique
Description de la Nouvelle-Hollande et Angleterre et de la France septentrionale
FR CAOM COL C11E 13 fol. 117-125vo
Explorateurs anglais, hollandais et français se côtoient en Amérique du Nord. Depuis la fondation de Jamestown en 1607, la Virginie est devenue une colonie à tabac prospère. En 1620, des dissidents religieux venus d'Angleterre sur le Mayflower débarquent au cap Cod et fondent Plymouth. Des établissements s'implantent dans les régions voisines, notamment à Salem. C'est le début de la Nouvelle-Angleterre. De leur côté, les Hollandais fondent en 1613 Fort Orange, qui devient par la suite Albany, et colonisent la vallée de l'Hudson, qui est surtout un lieu de traite avec l'Iroquoisie. Le Wallon Pierre Minuit débarque le 4 mai 1624 avec quelques familles d'un bateau hollandais sur l'île de Manhatte. Il achète l'île aux Amérindiens en 1626 et baptise la région New Amsterdam. L'établissement passe aux mains des Anglais en 1664 et est renommé New York.
Les colonies d'Amérique Document 1Version PDF 5.25 Mb
Avantages du Canada
Description du Canada et de ce qui s'y trouve d'avantageux
FR CAOM COL C11A 3 fol. 192-211
Dès le début de la présence française au Canada, exploration et évangélisation sont étroitement liées. Des missionnaires accompagnent les explorateurs et les individus voyageant pour la traite des fourrures. Parfois, les explorateurs sont eux-mêmes des hommes d'Église. Leurs récits très précis sont la plupart du temps des relations détaillées géographiques et ethnographiques des régions qu'ils traversent : description des lieux (lacs, rivières, rapides, portages), du climat, des ressources (mines, pêche) et de leurs avantages, des villes, du mode de vie des Amérindiens et de leur évangélisation.
Avantages du Canada Document 1Version PDF 12.31 Mb
Voyage de Minet
Voyages de l'Amérique septentrionale
CA ANC MG18-B19
En 1673, Louis Jolliet, accompagné du père jésuite Jacques Marquette, découvre et explore le Mississipi. Il est convaincu que celui-ci se jette dans le golfe du Mexique. Quelques années plus tard, dans son journal, Jean-Baptiste Minet raconte les explorations de René-Robert Cavelier de La Salle. Dans la première partie, intitulée Voiage fait du Canada par dedans les terres allant vers le Sud, Minet relate la descente du Mississipi par Cavelier de La Salle et ses compagnons au cours des années 1678 à 1682. La deuxième partie du journal porte le titre Journal de nostre voiage du golfe de Mexique. Elle concerne la dernière expédition de de La Salle de 1684 à 1687, soit la tentative d'atteindre le Mississipi en passant par le golfe du Mexique. Minet relate les événements qui s'y déroulèrent jusqu'à son retour en France en 1685. Emprisonné pendant plus d'un mois à cause de sa désertion, Minet termine son journal par une série de questions accusatrices dirigées contre l'explorateur.
Voyage de Minet Document 1Version PDF 24.16 Mb
Chutes du Niagara
Cataracte de Niagara
CA ANC Collection Peter Winkworth R9266-2198
C'est à Louis Hennepin, missionnaire récollet, qui en 1679-1680 accompagne René-Robert Cavelier de La Salle dans ses explorations, que l'on doit la première description des chutes du Niagara et de l'épouvante des voyageurs devant ce spectacle.
La mer de l'Ouest
Le passage vers la mer de l'Ouest a toujours hanté les explorateurs qui croient en l'existence d'un golfe qui débouche dans l'océan Pacifique. De nombreux mémoires sur ce sujet parviennent régulièrement à la Cour, qui envoie en 1720 Pierre-François-Xavier de Charlevoix enquêter sur le terrain. À partir de 1726 et pendant plus de vingt ans, une famille d'explorateurs canadiens, les La Vérendrye, se consacre à ce seul objectif. Pour ses expéditions financées par des marchands, Pierre Gaultier de La Vérendrye suit notamment les indications de l'Amérindien Ochaga. Au fur et à mesure de son avancée, plusieurs postes de traite fortifiés sont construits depuis les bords du lac La Pluie (Minnesota) jusqu'à la rivière Paskoya (Saskatchewan). La Vérendrye s'emploie aussi à pacifier les nations amérindiennes rencontrées (Mandanes, Cris des Prairies, Assiniboines, Folles Avoines, Renards). Ses fils poursuivent jusqu'aux contreforts des montagnes Rocheuses aux environs de la ville de Pierre (Dakota du Nord). On sait alors que de hautes montagnes constituent un obstacle entre les plaines et l'océan. La guerre franco-anglaise provoque la fin des explorations et l'abandon des postes de l'Ouest.

Carte copiée sur celle tracée par le sauvage Ochagach et autres

Carte d'une partie du Lac Supérieur

Mémoire pour la découverte de la mer de l'Ouest

Projet pour la découverte de la mer de l'Ouest

Sur la découverte d'une grande rivière

Suite du mémoire du sieur de La Vérandrie
La mer de l'Ouest Document 1Version PDF 17.68 Mb
La mer de l'Ouest Document 2Version PDF 1.26 Mb
La mer de l'Ouest Document 3Version PDF 1.84 Mb
La mer de l'Ouest Document 4Version PDF 3.58 Mb
La faune et la flore
Observations sur la faune du Canada
FR CHAN 127 AP 3 dossier 9
Les récits de voyage comportent souvent, en plus d'éléments cartographiques, de descriptions de lieux et de notes ethnographiques, un aperçu de la faune et de la flore. Les premières descriptions sont approximatives. Jacques Cartier confond souvent les espèces européennes et canadiennes. Son intérêt particulier pour les plantes d'importance économique sera suivi par les autres explorateurs. Ils citent les essences de bois, les plantes à fruits comestibles ou utilisées par les Amérindiens. Tous les types d'animaux retiennent leur attention et notamment les animaux remarqués pour leurs peaux et leurs fourrures. Dès les premiers voyages, des spécimens sont rapportés pour le jardin du roi à Paris. Au XVIIIe siècle, des connaissances scientifiques s'échangent de part et d'autre de l'Atlantique : Michel Sarrazin, chirurgien et naturaliste, est correspondant du botaniste Joseph Pitton de Tournefort; Jean-François Gaultier, médecin du roi à Québec, est celui de Henri-Louis Duhamel du Monceau. Un des gouverneurs généraux de la Nouvelle-France, Michel Barin de La Galissonière, est aussi botaniste et encourage ces recherches.
Naturaliste de terrain comme de cabinet, inspecteur général de la Marine et membre éminent de l'Académie royale des sciences de Paris, Henri-Louis Duhamel du Monceau travaille durant de longues années à la rédaction de son Traité général des pêches et histoire des poissons qu'elles fournissent publié entre 1769 et 1782. Avec sa faune exotique (vaches et loups marins, loutres, castors, baleines, marsouins, carcajous) ou plus traditionnelle (morues, saumons, anguilles, esturgeons), la Nouvelle-France lui fournit matière à de nombreuses observations, où la précision anatomique le dispute à la saveur des comparaisons et des images.

The great speckled loon from Newfoundland

Extrait abrégé des mémoires du baron de Lahontan

Pierre-François-Xavier de Charlevoix

Description du capillaire et de la sanguinaire du Canada

Le porc épic de la Baie d'Hudson
La faune et la flore Document 1Version PDF 5.51 Mb
La faune et la flore Document 2Version PDF 8.97 Mb
La faune et la flore Document 3Version PDF 2.34 Mb
La faune et la flore Document 4Version PDF 0.42 Mb